L’automutilation est un mécanisme d’adaptation que certaines personnes peuvent utiliser comme l’un des nombreux moyens de faire face à des émotions difficiles ou accablantes. L’automutilation se fait souvent dans l’intimité et en discuter peut être difficile, car cela entraîne parfois un sentiment de honte. Jeunesse, J’écoute partage des renseignements au sujet des raisons pour lesquelles quelqu’un peut s’automutiler, des façons d’y faire face et des astuces pour en parler avec d’autres personnes.
Si tu – ou quelqu’un que tu connais – dois composer avec l’automutilation, il est possible d’obtenir de l’aide. Les jeunes de partout au pays peuvent accéder aux services virtuels en santé mentale de Jeunesse, J’écoute 24 heures par jour, 7 jours par semaine.
Qu’est-ce que l’automutilation?
L’automutilation est une manière de blesser volontairement ton corps, sans pour autant essayer de te tuer. Les personnes qui s’automutilent le font en se coupant, se bL’automutilation, c’est lorsque quelqu’un se blesse intentionnellement, mais sans vouloir mettre un terme à sa vie. Les personnes qui s’automutilent peuvent le faire entre autres en se coupant, se brûlant, se frappant ou se mordant, en tirant leurs cheveux ou en grattant des plaies sur la peau. Même si les personnes qui se mutilent n’ont pas l’intention de mourir, elles peuvent parfois se blesser plus gravement que prévu et se mettre ainsi en danger.
Pourquoi s’automutiler?
L’automutilation est quelques fois utilisée comme mécanisme d’adaptation pour gérer les sentiments intenses ou la détresse émotionnelle. Les blessures (ou l’acte d’automutilation) peuvent servir à évacuer temporairement la souffrance émotionnelle que ressent une personne, ou à distraire celle-ci de la peine psychologique en la transformant en douleur physique. Pour certaines personnes, l’automutilation peut entraîner du soulagement ou une impression de contrôle. Même si cela peut améliorer l’humeur d’une personne pendant un moment, les émotions écrasantes ou difficiles vont souvent revenir.
Voici des exemples de circonstances ou d’événements qui pourraient apporter une personne à s’automutiler :
- une rupture douloureuse ou un rejet;
- un divorce;
- de l’abus physique ou sexuel;
- la maladie;
- les troubles de l’alimentation;
- des changements à l’école, au niveau des amitiés ou dans les conditions de vie;
- le racisme et la discrimination;
- l’intimidation;
- une hausse de la consommation de substances;
- la dysphorie de genre;
- et bien d’autres
Il existe plus d’une seule situation ou raison pouvant pousser quelqu’un à se mutiler. La santé mentale d’une personne évolue au fil du temps : il peut y avoir des journées où tes capacités d’adaptation ne sont pas ce que tu aimerais qu’elles soient, ou des jours où c’est plus difficile que d’autres de gérer tes émotions.
Que puis-je faire pour arrêter de me mutiler ou pour y faire face?
L’envie de s’automutiler peut être forte, surtout si tu l’as fait par le passé et que cela t’a fait te sentir mieux, même de façon temporaire. Bien qu’un comportement d’automutilation puisse être difficile à abandonner, il y a des choses que tu peux faire pour aider à gérer tes sentiments et des solutions de rechange que tu peux essayer pour ressentir le même sentiment de soulagement ou de contrôle. Voici quelques idées :
- Sortir ou bouger ton corps (de toutes les façons possibles).
- Crier dans un oreiller.
- Déchirer un morceau de papier en petits morceaux.
- S’impliquer dans un sport ou une activité qui apporte du plaisir.
- Dessiner, peindre, gribouiller ou colorier.
- S’allonger ou se reposer dans un endroit sécuritaire.
- Prendre de grandes inspirations ou pratiquer un exercice de respiration.
- Écouter une émission télé ou jouer un jeu vidéo.
- Écouter de la musique, danser ou chanter.
- Utiliser un marqueur pour écrire quelque chose de positif à ton sujet ou dessiner sur la partie de ton corps que tu blesses habituellement.
- Entrer en contact avec un ami pour discuter (et même essayer ces conseils au sujet des manières de rester en contact).
- Répéter des affirmations personnelles comme : « Je ne me blesserai pas. C’est quelque chose que je peux contrôler et non pas quelque chose qui peut me contrôler. »
Tu peux trouver d’autres idées et outils d’adaptation en consultant les ressources suivantes :
- Calm Harm (une application pour aider à gérer ou à résister à l’envie de s’automutiler) (en anglais seulement)
- Self-injury Outreach and Support (site Web qui propose des récits et des outils d’adaptation) (en anglais seulement)
Si tu viens de t’automutiler et que tu as des blessures graves ou que tu saignes beaucoup, contactes les services d’urgence ou l’équipe mobile de crise de ta région (si disponible) pour obtenir une aide immédiate.
Comment parler aux autres de mon automutilation?
Il peut être pénible de dire à d’autres personnes que tu te mutiles. Préparer ce que tu veux dire peut t’aider à te sentir moins nerveux. Et si tu n’es pas prêt à en parler, c’est bien correct. Tu peux tenter de tenir un journal ou d’écrire une lettre (tu n’es pas obligé de l’envoyer) pour expliquer ce que tu ressens. Tu peux choisir de te confier à une ou plusieurs personnes, en particulier s’il faut du temps pour trouver la bonne personne ou les sources de soutien convenables. Voici des idées pour te préparer à faire un plan :
- Pense à qui tu aimerais parler. Ceci pourrait être un ami, un intervenant, un enseignant, un parent/aidant ou une personne en qui tu as confiance et avec qui tu te sens en sécurité. Les intervenants professionnels de Jeunesse, J’écoute, ainsi que les répondants aux crises bénévoles formés, peuvent offrir un soutien précieux.
- Dis à la personne en question que tu as quelque chose d’important à partager avec elle. Repère un endroit où tu te sens en sécurité. Demande à cette personne si elle est prête et disposée à entendre ce que tu aimerais partager avec elle.
- Commence par dire quelque chose comme « C’est difficile pour moi de parler de ça, mais j’ai besoin d’aide. Je m’automutile et j’aimerais avoir du support. » Tu peux consulter ces astuces pour aborder les discussions difficiles et pour dénicher d’autres ressources à utiliser pendant ta conversation.
- Si tu penses que tu auras du mal à trouver les mots, écris ce que tu souhaites dire. Les intervenants professionnels de Jeunesse, J’écoute et les répondants aux crises bénévoles peuvent aussi t’aider à exercer cette conversation à l’avance, si tu veux du soutien.
- Après t’être confié, donne du temps à la personne pour assimiler le message. Ce peut être un choc pour l’autre personne. Il est possible que l’autre ne sache pas exactement comment t’aider, ou qu’elle se débatte avec ses propres sentiments moins évidents. Vous pouvez choisir d’aller chercher de l’aide auprès d’une personne en qui vous avez confiance.
Ton expérience a de la valeur, et tu mérites de recevoir du soutien. Il est possible d’obtenir de l’aide, peu importe ta situation. Si tu aimerais discuter avec quelqu’un à propos de l’automutilation, la santé mentale et le bien-être, tu peux communiquer avec Jeunesse, J’écoute, 24 heures par jour, 7 jours par semaine.