Le suicide : ce qu’il faut savoir

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Le suicide est l’un des sujets les plus prisés des jeunes qui communiquent avec Jeunesse, J’écoute. Il peut toucher n’importe qui, de multiples façons : certaines personnes ont des pensées suicidaires, d’autres connaissent des gens qui ont de telles pensées et encore d’autres connaissaient quelqu’un qui s’est suicidé. Il peut être difficile de comprendre pourquoi toi ou quelqu’un que tu connais aurait de telles pensées. Et partager ce que tu ressens peut être difficile si tu t’inquiètes du regard d’autrui. Jeunesse, J’écoute propose ici des informations sur les facteurs qui peuvent contribuer au suicide, les signes avant-coureurs, les moyens de prévenir les pensées suicidaires ainsi que des conseils pour parler plus ouvertement du sujet.

Si tu as des pensées suicidaires en ce moment, il est important de savoir qu’un soutien sans jugement est disponible. Tu peux communiquer avec un répondant aux crises par messagerie texte, ou un intervenant de Jeunesse, J’écoute, au téléphone ou par l’entremise de Clavardage en direct. Si tu es en crise ou si tu risques de passer à l’acte pour mettre fin à ta vie ou te faire du mal, tu peux contacter Jeunesse, J’écoute, les services d’urgence ou une équipe mobile d’intervention en cas de crise de ta région (le cas échéant) pour obtenir un soutien immédiat. Peu importe ce que tu ressens, tu n’es pas seul.

Qu’est-ce que le suicide?

  • Le suicide est un acte intentionnel et volontaire par lequel une personne s’enlève la vie.
  • Les pensées suicidaires (ou les idéations suicidaires) c’est lorsque quelqu’un pense à mettre fin à sa propre vie. Le niveau et l’intensité de ces pensées peuvent varier d’une personne à l’autre, et de nombreux facteurs peuvent contribuer à l’apparition de pensées suicidaires.
  • On parle de tentative de suicide lorsqu’une personne se fait du mal avec l’intention de mettre fin à sa vie, mais qu’elle ne meurt pas à la suite de ses actes.

Quels facteurs contribuent aux pensées suicidaires?

Les idéations suicidaires peuvent être douloureuses, accablantes et effrayantes. Une personne qui a des pensées suicidaires peut être désespérée, peut avoir de la peine (émotionnelle) ou de la douleur (physique) ou encore, peut se croire un fardeau pour les autres. Avoir des pensées suicidaires ne signifie pas nécessairement qu’une personne va mettre fin à ses jours — de nombreuses personnes ont des idéations suicidaires, mais ne passent jamais à l’acte. Si tu penses au suicide, il y a des choses que tu peux faire pour gérer ces idées.

Les facteurs pouvant contribuer aux pensées suicidaires sont complexes et différents pour tout le monde. Ce sont en fait des facteurs de risque qui peuvent augmenter la probabilité qu’une personne ait des idéations suicidaires. Ils comprennent :

Cette liste n’est pas compréhensive, et il peut y avoir d’autres facteurs qui contribuent aux pensées suicidaires. Un seul facteur ou un seul événement précis mène rarement au suicide. Quelqu’un qui pense de mettre fin à ses jours peut vivre une ou plusieurs des épreuves ci-dessus avant de développer des pensées suicidaires. Le fait de présenter l’une de celles-ci ne signifie pas automatiquement qu’une personne a ou aura des pensées suicidaires. Il est également possible d’avoir des pensées suicidaires sans présenter aucun de ces facteurs de risque.

Certaines personnes sont-elles plus à risque d’avoir des pensées suicidaires que d’autres?

Certaines collectivités et certains groupes peuvent être plus à risque en ce qui concerne les pensées suicidaires. Cela s’explique habituellement par une combinaison d’injustices et de problèmes sociaux, politiques et historiques.

  • Les jeunes Autochtones de certaines communautés se suicident plus souvent en raison de la discrimination persistante et du racisme systémique, des traumatismes intergénérationnels et des séquelles des pensionnats, de logements insalubres, d’obstacles aux soins de santé, du soutien qui n’est pas adapté à la culture et de bien d’autres facteurs.
  • Les jeunes membres de la communauté 2SLGBTQ+ (les jeunes qui sont transgenres [trans] et non binaires en particulier) sont également plus à risque d’avoir des pensées suicidaires ou de se suicider, et ce parce qu’ils sont victimes d’intimidation, de rejet par leur famille ou leurs pairs, de discrimination, de violence et de traumatismes.
  • Les statistiques montrent que les hommes et les personnes s’identifiant comme hommes affichent également des taux de suicide plus élevés. C’est peut-être parce que la société leur a dit ou leur a fait sentir que les hommes ne devraient pas parler honnêtement et ouvertement de leurs émotions.

La collectivité joue un rôle essentiel dans l’établissement de liens et la création d’espaces sécuritaires pour parler ouvertement des pensées suicidaires. En t’informant sur le suicide, tu contribueras à la création et au développement d’une communauté plus solidaire.

Quels sont les signes avant-coureurs de suicide?

Les pensées suicidaires peuvent se manifester de diverses manières. Comme les facteurs de risque, elles sont différentes pour chaque personne. Il y a des choses que tu peux ressentir en toi ou que tu apprends sur quelqu’un qui pourraient devenir des signes avant-coureurs.

Il est possible que tu remarques ce qui suit :

  • Un changement d’humeur (p. ex., perte d’intérêt, irritabilité, colère, anxiété, désespoir, tristesse continue, insouciance, etc.)
  • Un changement dans le comportement habituel (p. ex., augmentation des comportements à risque, changements importants dans la routine, s’isoler des autres, donner ses biens, se mettre en retrait, augmentation de la consommation de substances, etc.)
  • Pensées exprimant que la mort ou le fait de mourir est le seul moyen de résoudre les problèmes (p. ex., « Je suis un fardeau », « Je ne manquerai à personne si je ne suis plus là », « Je n’aurais pas à m’en faire avec ceci si j’étais morte », « Je ne veux plus avoir de douleur », « J’aimerais être morte », « Je voudrais tellement ne jamais avoir été né », « Il y a juste mourir qui peut m’aider », etc.).
  • Sentiments d’impuissance ou de désespoir (p. ex., « Les choses n’iront jamais mieux », « Rien ne m’importe en ce moment », « Je ne peux rien faire », « Je n’ai pas d’avenir », « Je ne suis plus capable », « Je veux que tout ça disparaisse », etc.).

Les pensées et les sentiments énumérés ci-dessus ne signifient pas nécessairement qu’une personne court un risque immédiat de se suicider. Cela peut être aussi le signe qu’une personne que tu connais ou toi avez des problèmes de santé mentale et avez besoin de soutien. Si tu — ou quelqu’un que tu connais — avez des idéations suicidaires ou des sentiments de désespoir, n’oubliez pas que vous pouvez obtenir de l’aide. Tu peux obtenir du soutien en matière de santé mentale en communiquant avec un intervenant professionnel ou un répondant aux crises bénévole de Jeunesse, J’écoute 24 heures par jour, 7 jours par semaine.

Pour en savoir plus sur la manière de soutenir une personne ayant des pensées suicidaires, clique ici.

Qu’est-ce qui peut prévenir le suicide?

De nombreux facteurs peuvent réduire l’intensité et la fréquence des pensées suicidaires : il s’agit de facteurs de protection. Bien que certains de ces facteurs puissent faire partie de ton environnement physique ou social, il peut être utile de réfléchir aux facteurs sur lesquels tu peux travailler ou que tu peux contrôler. Comprendre ces facteurs et apprendre à les reconnaître est un élément important pour soutenir les personnes qui t’entourent tout en prenant aussi soin de toi.

Les facteurs de protection comprennent :

Promotion de la vie

Certaines communautés ont introduit l’idée de la promotion de la vie comme une approche pour prévenir le suicide. Ces deux concepts sont en fait liés : ce qui favorise la vie peut contribuer à réduire le risque de suicide. Créé par de jeunes Autochtones, le projet Promotion de la vie se concentre sur l’expérience globale de la personne et reconnaît le rôle de la communauté et de la culture dans le cadre des efforts de prévention du suicide. Les activités qui favorisent la promotion de la vie peuvent inclure des enseignements liés à la terre, l’établissement de liens avec les langues Autochtones, des pratiques cérémoniales, etc.

Comment puis-je continuer cette conversation?

Tout le monde peut jouer un rôle dans la réduction de la stigmatisation et de la honte entourant le suicide. L’un des éléments clés à la prévention du suicide est la création d’un environnement qui procure un soutien tout en étant empathique et inclusif.

S’éduquer et éduquer les autres

Continue à t’informer sur les causes complexes du suicide. Les stéréotypes au sujet du suicide et des problèmes de santé mentale fourmillent (p. ex., les personnes qui font une tentative de suicide cherchent à attirer l’attention, celles atteintes de troubles mentaux sont dangereuses, etc.). Cela peut avoir un impact négatif sur les personnes en difficulté et les empêcher de demander de l’aide.

Les recherches démontrent que le fait de parler ouvertement et sérieusement du suicide peut aider les personnes en difficulté à se sentir moins seules. Parler aux gens du suicide, dans un contexte de soins, de respect et de prévention, n’augmente pas le risque de pensées ou de comportements suicidaires.

Mais nous devons faire attention au langage que nous utilisons. Par exemple, mourir par suicide a déjà été illégal. Dans le langage courant, on s’est donc mis à dire « commettre un suicide », ce qui implique que le suicide est un crime. Les gens qui se suicident ne sont pas des criminels; ils font face à une situation difficile et douloureuse. Tiens-t’en aux termes « te suicider » ou « t’enlever la vie », lesquels sont très directs, mais sans connotation stigmatisante. Transmets cette information et d’autres nouvelles choses que tu as apprises à d’autres!

L’autoréflexion

Réfléchis aux attitudes ou aux croyances que tu as au sujet du suicide et de la santé mentale. Tu peux te poser des questions comme « D’où viennent ces idées? », « Ces idées sont-elles en accord avec mes valeurs actuelles? », et « Comment mes croyances peuvent-elles affecter les autres? ». Il est toujours possible d’apprendre et de grandir pour offrir un meilleur soutien aux personnes qui t’entourent.

Sois là

Si tu en as la possibilité, affiche ton soutien à ceux qui ont perdu des proches par suicide et découvre comment aider les personnes qui ont des pensées suicidaires. Si tu connais quelqu’un qui traverse une période difficile, tu peux lui apporter un repas, lui envoyer un message texte, lui écrire un message ou l’appeler pour lui faire savoir qu’elle est dans tes pensées, et l’aider à trouver du soutien.  

Le suicide peut toucher n’importe qui : si une personne que tu connais ou toi avez des pensées suicidaires, tu peux obtenir de l’aide. Les services virtuels en santé mentale de Jeunesse, J’écoute sont offerts aux personnes de partout au Canada, 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Prendre le temps de s’informer sur les signes du suicide, de connaître les facteurs de protection et de poursuivre la conversation sur le suicide peut également contribuer à réduire la stigmatisation et à créer une communauté plus attentive et compréhensive.